La fille du musee
J’ai eu la chance insolite de vivre dans un musée, mon père y était conservateur, on y vivait.
Je me suis baladée dans son dédale le jour et la nuit, observant les œuvres jusque dans le parc qui était mon havre.
Cela a profondément marqué mon imaginaire, immergée toute petite dans un monde où des sculptures monumentales régnaient sur mes jeux d’enfant.
Plus tard, pendant mes études en textile, je suis partie travailler avec des artisans au Sénégal : l’odeur de la teinture à la terre et le partage
des savoir-faire les pieds dans le sable étaient mon bonheur.
Puis un nouveau grand écart m’a conduit vers l’exigence de maisons de couture à Paris, où mille trésors textiles me sont passés entre les mains.
De ces univers hétéroclites, j’ai retenu la puissance des œuvres à révéler les émotions, le luxe et la beauté des savoir-faire textiles, la valeur du temps passé à peaufiner, la force du travail collectif, la boulimie du beau.